La moisson était pour moi synonyme d'été, de chaleur, de bien-être, de grand air .... Mais il n'en est pas de même pour tout le monde, et pour cause. A l'orée d'un champ de blé, à la limite d'Attiches, près de Mons-en-Pévèle (Nord), j'ai eu la chance de rencontrer, par hasard, des gens formidables - Messieurs Thibault Jacques et Benoît, agriculteurs. Je me permets de les citer car ils sont dignes d'être connus.
Ils m'ont permis de vivre de l'intérieur leur métier d’agriculteur, ne serait-ce qu'un moment. Effectivement, je suis monté sur la moissonneuse batteuse et là, le bien- être de l'air libre est tombé en un instant. Impossible de s'imaginer leur pénibilité. La première chose qui m'a surpris, ce sont ces énormes vibrations. Il a fallu que je me cale pour prendre les photos. Puis ce bruit assourdissant, obligé de parler très fort pour que l'on puisse s'entendre. La chaleur du moteur ajoutée à celle du soleil était difficile à supporter, sans oublier cette poussière permanente mélangée à l’odeur du gasoil.
Une sacrée expérience, croyez moi ! A ma descente, j'ai pu discuter avec Jacques de la passion qui l’animait pour son activité, malgré cette pénibilité rencontrée tout au long des saisons. N'oublions pas que ce travail acharné peut être détruit en quelques minutes par le mauvais temps, que le prix des récoltes n'est peut-être pas à la hauteur des heures passées et du travail fourni, cela force le respect. Mon éphémère expérience me fait dire que le fait d’être agriculteur n'est pas un métier, mais une véritable vocation ...